Théâtre du passeur

Si j’ai commencé mon travail d’artiste sur scène par des concerts, la parole a peu à peu pris le pas sur la musique. C’est en revenant du Kurdistan, surtout, que j’ai compris que la chanson n’était plus adaptée à ma sensibilité. Pour traduire tout ce qui m’avait traversé là-bas, il me fallait plus de temps, plus d’espace, il me fallait du récit. C’est donc pour marquer le déplacement de ma recherche vers les formes narratives qu’en 2014, la compagnie ‘Théâtre du passeur’ a été créée. Après Rue Oberkampf et Sur mes yeux, où j’étais encore au plateau, tenant la place de conteur, la rencontre avec les comédiens kurdes Aram Tastekin et Neset Kutas pour Happy Dreams Hotel m’ont poussé à quitter la scène pour adopter la position de metteur en scène. C’est de cette place que je souhaite travailler désormais.

 

2022 - Happy Dreams Hotel

À hauteur d'enfance et d'adolescence, le comédien kurde Aram Tastekin se livre avec humour et délicatesse : découvrant le Coca, fuguant à Antalya pour voir des femmes russes en vrai, ou affrontant avec son cousin l'incendie de leur village par l'armée turque, il nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un jeune homme kurde en Turquie.

Ce spectacle nous révèle pas à pas toute la complexité politique de son pays et l’immense gourmandise de vivre de ses habitants.

Photo affiche : Murat Yasar
Graphisme affiche : Christophe Hamery

2018 - Sur mes yeux

Diyarbakir – Turquie. Jiyan tente de préserver son fils de la guerre. L’enfant, lui, veut tout voir : le dengbej errant, le soldat qui doute, la femme de ménage muette, le canari en cage… Surtout, faire comme les autres enfants kurdes et défier les chars de l’armée avec une pierre dans la main et des baskets aux pieds.

Photo affiche : François Legeait
Graphisme affiche : Christophe Hamery

2014 - Rue Oberkampf

C’est une histoire en jeu de l’oie. Celle d’un chanteur débutant qui doit traverser la rue Oberkampf, à Paris, sans se faire plumer. Traversant agences Pôle Emploi, café-concerts, boucheries chevalines, PMU, boites de nuits et maison de productions carnassières, il devra batailler dur pour arriver jusqu’en bas de la rue. Armé de sa nécessité poétique et de sa vanité auto-centrée, le jeune chanteur se trouve pris dans une grande fuite en avant. Une épopée truculente et poétique des café-concerts parisiens.

Photo affiche : François Legeait
Graphisme Affiche : Ronan Leduff