Qui suis-je ?

Je me définis comme conteur. Je m’intéresse au récit (écrit, joué, chanté, filmé) et interroge par ailleurs les modes d’interventions de l’artiste dans la société.

J’ai commencé mon parcours d’artiste par la chanson, en Bretagne, m’inscrivant comme mon père, Gérard Delahaye, dans cette lignée de chanteurs folks dont la vocation est de chanter partout et pour tout le monde : salles de spectacle, bars, mais aussi maisons de retraite, associations, prisons, écoles, hôpitaux, centre sociaux, manifestations… Cette approche m’a confronté à la diversité des publics, des écoutes, m’éveillant également aux problèmes concrets de ceux à qui je prétendais m’adresser. En parallèle de ces nombreux concerts, j’ai multiplié les approches pour comprendre quel rôle pouvait jouer un artiste en dehors de la très frontale performance : Paris-Brest, Lavomatic Tour, Chanteur Public

C’est après mes voyages au Kurdistan (Turquie, Irak et Syrie) que j’ai ressenti le besoin de migrer vers d’autres modes d’expression. La chanson m’a semblé trop étroite pour dire les guerres du Moyen-Orient et les questions complexes qu’elles soulevaient en moi. Il m’a fallu élargir la forme. C’est tout naturellement que je suis passé au récit : sur scène, à travers le Théâtre du Passeur, une compagnie de théâtre fondée en 2014 ; la littérature en 2015 puis le scénario en 2020.

Ecrire des pièces de théâtre, des scénarios et des livres : voilà aujourd’hui le coeur de ma pratique.

La question de la présence de l’artiste dans la société ne m’a toutefois pas quitté : depuis 2023, j’exerce l’activité d’officiant funéraire, accompagnant celles et ceux qui le désirent dans la mise en forme de funérailles civiles. J’ai par ailleurs fondé, avec d’autres artistes, le collectif Chant Funérailles, proposant de la musique pour les cérémonies. Convaincus que les artistes ont un rôle à jouer dans ce moment fondateur de l’expérience humaine - et qu’il y a là un manque - nous nous mettons à disposition des familles afin de contribuer à la reconstruction d’un rite funéraire sensible, riche, en dehors des traditions religieuses.

Parmi les chaînes de transmission dans lesquelles j’ai eu la chance de m’inscrire, trois écoles se dégagent : l’Atelier Scénario de la FEMIS sous la direction de Jacques Akchoti dont je suis sorti diplômé en 2021, une formation aux chants traditionnels par Martina A.Catella et Emmanuel Pesnot aux Glottes Trotters, et cette université au long cours qu’a été pour moi le festival Etonnants Voyageurs, à Saint-Malo, fondé par Michel Le Bris, grâce auquel j’ai reçu la parole d’artistes qui guident aujourd’hui mes recherches et ma pensée : Yvon Le Men, Nicolas Bouvier, Edouard Glissant, Felwine Sarr…

Je suis par ailleurs membre du prix littéraire Jacques Lacarrière.

 

Photo : Glen Recourt