Paris-Brest

Sorti en 2012 chez Hé Ouais Mec Productions.

Frank Nelson : Basse
Matéo Guyon : Percussions
Elie Guillou : Guitare, chant.

Photo : Gaël Le Ny

Réalisation : Mathieu Gabard.

 

Au mois de mai 2009, j’ai marché de Paris à Brest en 30 jours et 30 concerts, avec pour ambition de confronter mes chansons à n’importe quel public, dans n’importe quel lieu : hôtels F1, bords de routes, balcons, bars, associations, écoles, cinémas, centres sociaux, bibliothèques, chapelles… je voulais jouer partout et pour tou.t.e.s. Je n’étais pas seul : Mathieu Gabard filmait, Dylan Guillou, mon frère, assurait la logistique et Marie Galon, chargée de diffusion, s’assurait que quelques concerts plus ambitieux s’organisent sur ma route.

Au départ, il y avait cette nécessité intérieure : rendre un hommage à mon père, le chanteur Gérard Delahaye, originaire de Brest. Je voulais revendiquer cet héritage qu’il m’avait légué, cette tradition des chanteurs folk, comme Bob Dylan, Woody Guthrie ou Graeme Allwright, dont le métier s’apprend sur le tas, en chantant à dessein dans des lieux bruyants, devant des publics inattentifs, avec la certitude (sans doute excessive) que ce brouhaha finira par s’éteindre devant l’humanisme puissant d’un texte écrit au réveil dans le coffre d’une Volvo. Bref, s’élaborer par la rugosité du monde.

Au cours de cette marche enthousiaste qui change chaque journée en aventure, j’ai rencontré beaucoup de monde, perdu une dizaine de kilos, essuyé pas mal de plaisanteries sur une pâtisserie célèbre, répondu à beaucoup d’interviews et éprouvé une longue joie : passer 30 jours d’affilée en plein air. Si de nombreux moments méritent d’être rapportés, deux d’entre eux m’ont particulièrement porté : l’ouverture, qui eut lieu à La Maison de l’Arbre de Montreuil, pendant laquelle le poète Armand Gatti me fit cadeau d’une lecture. (“Nous ne possédons un sens qu’en tant que foyer d’énergie ! Comme la joie, nous n’acquerrons notre forme véritable que par la forme insurrectionnelle qu’elle renferme.”) et cette soirée à Plouneour-Ménez, vers la fin de trajet, où mon père, beau joueur, accepta de faire ma première partie, chantant pour la première fois une chanson sur son propre père, qui était le dernier maillon d’une tradition familiale désormais rompue : militaire.

L’album Paris-Brest, sorti trois ans plus tard, est un concept-album mêlant chansons et montages sonores. J’y suis accompagné par Frank Nelson à la basse et Matéo Guyon aux percussions. On y croise également les voix de celles et ceux que j’ai croisés pendant mon périple. L’album est sorti en 2012 sur label Hé Ouais Mec Productions, fondé à cette occasion par mon frère, Dylan Guillou, pour m’aider à porter ma voix dans de bonnes conditions. Pour ça et pour tout le reste, qu’il soit ici profondément remercié.

Pour écouter l’album, il vous suffit d’aller sur deezer, spotify, apple music etc.

Je vous joins ici la chanson qui résume sans doute le mieux cette aventure : La frontière.