Le Lavomatic Tour est une scène ouverte dans les laveries automatiques. Le temps d’une machine collective, un lavage et un séchage, les participant.e.s viennent partager la parole et les créations. On y croise chanteuses et danseurs, acteurs et comédiennes, chercheuses et biologistes, spectateurs et passantes, professionnelles et amateurs… 

Il n’y a pas besoin de s’inscrire à l’avance, il suffit de se présenter à la laverie quelques minutes avant le début de la session. Il n’y a qu’une seule règle : pensez à amener une socquette pour la machine collective.

Aujourd’hui

Le Lavomatic Tour est aujourd’hui actif :

Au Havre, le premier mardi du mois à 18h30, 72 rue J.Morlent.
Contact : cyrille.michel3@wanadoo.fr
A Rouen, le premier mardi du mois à 19h, 56 rue Cauchoise.
Contact : lavomatictourderouen@gmail.com
A Rennes, c’est en train de se préparer ! Patience !

L’histoire

J’ai créé ces scènes ouvertes en 2008, aidé par une troupe d’ami.e.s comédien.n.es de l’école Claude Mathieu. Notre souci d’alors était de pouvoir expérimenter des étapes de création en public. L’idée d’investir les laveries m’est venue en errant dans Paris, un soir d’hiver. Passant dans la laverie de la rue Piat, au dessus du parc de Belleville, j’ai aperçu trois femmes en boubous colorés chantant pour elles-même de toniques polyphonies en pliant d’immenses piles de linge. Amplifiées par l’exiguïté du lieu, leurs voix donnaient l’envie soudaine d’être le propriétaire de six kilos de linge sale et d’une machine à laver en panne. Elles étaient une bulle d’adoucissant dans le sévère de la ville.

La première étape eut lieu en janvier 2008 dans le 11eme arrondissement de Paris, au début de la rue de la Fontaine au Roi, juste à côté de la tristement célèbre brasserie La bonne bière. Nous étions une petite trentaine et le plaisir ressenti ce soir là était supérieur, je crois, à la somme de nos participations (artistes débutants, nos ambitions étaient alors plus affutées que nos talents). Jusqu’en novembre 2015, ce croisement a été pour moi synonyme de joie.

Nous avons par la suite sillonné les laveries de la capitale, rassemblant parfois plus de 100 personnes entre quatre murs carrelés. Souvent, nous nous faisions virer au milieu d’un lavage par les propriétaires des laveries, jamais prévenus de nos réunions. Nous cheminions alors, file foutraque et vaguement disciplinée, du linge mouillé plein les bras, jusqu’à un « lavomatic de repli » repéré sur cette carte des laveries parisiennes, que je mettais à jour au fil de mes balades.

Rapidement, les médias ont relayé l’idée (de Fluide Glacial à Figaro Madame en passant par Laurent Ruquier et Entretien Textile magazine… Plus récemment, la série “Drôle” a intégré l’évènement à sa fiction : les aspirants humoristes viennent éprouver leurs premiers jets dans une scène ouverte rebaptisée ‘La laverie’) et de nouvelles machines collectives se sont organisées à Rennes, Le Havre, Lyon, Rouen, La Rochelle, Marseille, Brest, Bruxelles, San Francisco, Combourg…

Chaque ville était autonome dans sa manière de gérer ses machines, à condition d’en respecter l’esprit, c’est-à-dire l’ouverture radicale. L’évènement devait être gratuit, sans inscription, sans ordre de passage (pour laisser place à l’imprévu, à l’audace ou la timidité soudaine) et sans spécialité. Un exposé de physique quantique devait pouvoir y côtoyer un chant révolutionnaire ou une improvisation dansée.

J’ai cru que le COVID allait terrasser cette idée dont le principe est quand même de s’entasser dans un espace mal ventilé pour se postillonner au visages des fantaisies non-essentielles. Mais non : en février 2022, au Havre, une nouvelle équipe a lancé un nouveau cycle de lavages ! Que l’avenir leur soit faible en calcaire et riche en rencontres ! Car c’est bien là, je crois, le coeur de cette idée : offrir un espace de rencontre, un temps pour communauté éphémère, fun et sensible si possible. 

Si j’ai pour ma part tourné mes mots vers d’autres territoires, je reste riche de ces milliers de rencontres, ces centaines de soirées, ces paroles balbutiantes ou si puissamment assurées, certain.e.s destiné.e.s à de fameuses carrières et d’autres à la simple régénération de leur désir d’écrire ou d’écouter.

Aussi, si vous souhaitez, vous aussi, vivre ces mousseuses réunions, et organiser un Lavomatic Tour dans votre ville, n’hésitez à me contacter. Je vous transmettrai volontiers ce que j’en sais.

Vous pouvez également suivre les actualités du Lavomatic Tour sur la page Facebook de l’évènement.